Gustave Arthur Dassonville
... un nom empreint de noblesse pour un parcours qui n’en manque pas.
Après un début de carrière au ministère de l’Instruction qu’il quitte en 1950, Dassonville a mené la modeste existence de courtier en livres anciens, établissant des catalogues de librairies, chinant parfois. Surtout, il organise sa maisonnette de Bagnolet comme un atelier où il imprime « en chambre » bien d’autres choses que Le Brûlot, à son rythme, à petit nombre, pour les amis. Ses machines Triumph-Adler et Geha crachent le Catalogue des impressions de Feu Monsieur François Bernouard, fruit de sa collection, ou celui du phénoménal ensemble de revues constitué par le collectionneur André Vasseur.
Dussert Eric, « Le cabochard et son Brûlot », dans Le matricule des anges, n° 24, septembre-octobre 1998, page 57.
Ginette Litt
« L’esthétique extrêmement épurée de Ginette Litt donne la plus grande place au dessin, qui est chez elle délicat et bien structuré à la fois. On a pu l’observer dans les illustrations des poèmes de Pierre louÿs, « Smoëljeries, ou de Robert Ganzo, « Mémorial » et « Amérique », où des êtres sans regards, souvent des femmes, se distribuent dans l’espace sans aucune prééminence par rapport à la fleur, au papillon, à l’oiseau, donc au décor, ... ».
« Que seraient en effet des images avec plus de contenu idéologique - au sens premier du terme - que de pouvoir de suggestion? ».
Fulacher Pascal & Naïm Joëlle, dans Art et métiers du livre.
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Le Brûlot
Parmi la presse dite parallèle qui, par définition ne rencontre jamais l’autre, dite la Grande Presse (sic), Le Brûlot de Gustave-Arthur Dassonville brille ou plutôt brûle d’un éclat très particulier. Le seul anticonformisme qui vaille est de se conformer à soi-même. C’est pourquoi celui de Dassonville dure depuis trente ans, tandis que ceux qui sont de mode aujourd’hui, par vice fondamental, se démoderont bientôt. Le secret de cette longévité insolite est si simple qu’il n’est pas un secret : depuis trente ans , en soixante-sept numéros du Brûlot, Dassonville a dit ce qu’il pensait, tout seul, comme il le pensait. Il suffisait d’y penser. Chemin faisant, cela lui a valu d’être interdit de publication en Stalinie ainsi que dans l’Espagne de Franco, en passant par la saisie d’un numéro sous le règne gaullien et en attendant un amical salut des colonels grecs et autres humanistes distingués. Cela lui a valu aussi de fermes estimes et de chaudes amitiés. Un original qui ne fait pas exprès de l’être, l’animal est si rare qu’on le croirait en passe de totale extinction, n’était Le Brûlot.
Le lire c’est se souvenir que la France fut le pays de la liberté de l’esprit et s’apercevoir qu’elle l’est encore, parallèlement.
Dans « Le Brûlot - un feu qui ne s’éteint pas » de Henri Lavagne (Supplément au Brûlot n° 82).